Jonathan Cottet

Talent d'or 2015, Jonathan Cottet est aujourd'hui chercheur post-doctorant à l'école polytechnique fédérale de Lausanne et travaille sur de nouvelles thérapies pour combattre le cancer.

je rêve de faire de la recherche depuis que j'ai 8 ans

Quel a été votre parcours scolaire ?


Collégien puis lycéen à Saint-Thomas-d’Aquin, j’ai obtenu mon bac S avec mention européenne, très bien et félicitations du jury. Après une classe préparatoire aux grandes écoles au lycée Aux Lazaristes, j’ai intégré l’École normale supérieure de Rennes (ENS) au sein du département Mécatronique pour réaliser un double parcours Mécanique/Électronique débouchant sur une double licence et un double master 1.
J’ai poursuivi par un master 2 de formation à l’enseignement pour le supérieur en Sciences Industrielles de l’Ingénieur pour préparer l’agrégation de Sciences Industrielles option Ingénierie Électrique et j’ai été reçu 4e. Dans ce cadre-là, j’ai rejoint le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) pour contribuer au développement d’outils de diagnostic du cancer.

Coup de coeur du jury lors de l’édition 2015 des Talents d’or, comment avez-vous évolué depuis ?

Au moment des Talents d’or, je venais de débuter une thèse entre l’École centrale de Lyon et l’EPFL qui visait à utiliser des méthodes de génie électrique pour déplacer et analyser les cellules biologiques dans des dispositifs microfluidiques.
En novembre 2018, j’ai terminé avec succès ma thèse de doctorat dans laquelle j’ai démontré qu’il était possible d’utiliser les champs électriques pour agréger des cellules biologiques ensemble et de façon permanente via un principe appelé diélectrophorèse.
Cette thèse a, par ailleurs, permis de développer un dispositif microfluidique produisant des agrégats de taille contrôlée de cellules biologiques. Ces agrégats constituent un modèle biologique intermédiaire entre la cellule isolée et un tissu biologique. Les résultats expérimentaux obtenus pour le piégeage de cellules par champ électrique ont ouvert de nouvelles voies de test pour améliorer la compréhension des mécanismes biologiques et pour réaliser des diagnostics.
Outre ces résultats, le développement du dispositif microfluidique s'est traduit par des avancées significatives en termes de méthodologie et de design ; avancées qui ont permis de proposer de nouvelles pistes d’amélioration des outils de caractérisation électrique intégrés aux laboratoires sur puce. De plus, un procédé de fabrication innovant a permis d’atteindre des performances d’alignement exceptionnelles, procédé publié qui est depuis utilisé dans divers laboratoires en Europe et dans l’Industrie pour le prototypage.

La diffusion pédagogique de vos recherches semble être un axe important de votre travail ?

En effet ! L'autre point marquant à signaler de mon travail est la création et le développement d'un logiciel de simulation du comportement de particules diélectriques (et donc de cellules biologiques) sous champ électrique. Il a été diffusé auprès de la communauté scientifique où il a reçu un très bon accueil lors de sa présentation à l’occasion de la conférence "Dielectrophoresis 2018". Il devrait d’une part contribuer à maintenir une base de données partagée recensant les propriétés électriques de nombreux types cellulaires et, d’autre part, faciliter l’enseignement de la diélectrophorèse et l'accessibilité de ce phénomène aux non-spécialistes.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

Aujourd’hui, à 29 ans, je travaille comme chercheur post doctorant à l’EPFL sur les thérapies de traitement du cancer. Le but est d’utiliser la microfluidique pour détecter quelles cellules immunitaires d’un patient répondent spécifiquement à ses propres cellules tumorales afin de les sélectionner, de les multiplier pour les réinjecter chez ce même patient. Je suis par ailleurs en train d’effectuer des démarches pour continuer en post doctorat aux États-Unis et parfaire mes connaissances en biologie et en immunologie. La suite de ma carrière consistera probablement à revenir en Europe pour m’installer et continuer ces activités d’enseignement et de recherche mêlant biologie, microfluidique et champs électriques.

 

Juillet 2019

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